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L’entraînement au féminin: échange entre Joanna et Anne-Marie

Catégorie : Activités

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La première souhaite déconstruire l’image selon laquelle l’apparence physique est une finalité à l’entraînement et encourager les femmes à développer de saines habitudes de vie tout en les aidant à avoir davantage confiance en elles. La deuxième conseille et accompagne des femmes de tous les âges qui souhaitent prendre soin d’elles et apprendre à comprendre leurs corps en l’écoutant davantage. Voici à quoi a ressemblé leur échange. 


L’entraînement a-t-il toujours fait partie de ton quotidien, Anne-Marie?
J’ai toujours été active, mais c’est plutôt vers l’adolescence, alors que comme la plupart des femmes en devenir j’ai moi-même adopté des comportements autodestructeurs, que j’ai décidé de m’intéresser davantage à l’entraînement, mais surtout, de le faire de la bonne façon. Ma relation avec l’entraînement a beaucoup changé en vieillissant. Aujourd’hui, non seulement j’en ai fait mon métier, mais il est pour moi un exutoire mental qui me permet de canaliser mon stress, mon anxiété et de me recentrer sur moi-même. C’est également ce que j’essaie de transmettre aux femmes: le désir de s’entraîner pour passer du temps avec nous-mêmes plutôt que pour répondre à un standard de beauté. 


On parle beaucoup de l’entraînement comme source de bien-être et de défoulement. Mais qu’en est-il des changements qu’il apporte à notre corps?
Les résultats physiques arrivent lorsqu’on travaille en équipe avec notre corps. Quand on lutte contre celui-ci et qu’on souhaite absolument le changer, c’est généralement là qu’on n’arrive pas à le faire. Tout cela ne fait que prouver que notre esprit joue un rôle beaucoup plus important qu’on ne le pense dans le développement de notre potentiel athlétique ou dans l’atteinte de nos objectifs physiques. L’intention derrière chacun de nos gestes est super importante. Si on mange ou on s’entraîne que pour perdre du poids, notre corps le ressent et c’est là qu’on a de la difficulté à maintenir un rythme de vie sain. Quand nos intentions sont nobles et alignées avec la réalisation d’une meilleure version de nous-mêmes, il devient beaucoup plus facile de développer de bonnes habitudes à long terme, mais surtout, de les adapter à notre mode de vie.

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Je suis tellement d’accord avec ce que tu dis! Merci de nous partager ta vision de l’entraînement. Parlant d’adapter nos bonnes habitudes à notre mode de vie: tu es enceinte de ton deuxième enfant et tu continues de t’entraîner sur une base régulière. Comment fais-tu?

Je t’avouerais que ma relation avec l’entraînement n’est pas du tout la même que lors de ma première grossesse. Pendant ma première grossesse, j’avais beaucoup plus d’énergie et j’étais capable de m’entraîner en intensité. Cette fois-ci, c’est tout l’inverse: je suis plus fatiguée et je n’ai plus envie de m’entraîner avec des poids, chose qui a toujours fait partie de ma routine. Je me suis même mise au yoga! Mon approche est donc beaucoup plus douce cette fois et même si j’ai toujours su que chaque femme est différente, je me rends compte aujourd’hui qu’une même femme peut elle-même vivre ses grossesses différemment. Mes grossesses m’ont appris qu’il faut être ouverte au changement et surtout, qu’il faut l’accepter.

Quels conseils aurais-tu à donner aux femmes qui souhaitent commencer l’entraînement pendant leur grossesse?
D’abord, il est super important que ces femmes communiquent leurs intentions à leur médecin ou à leur sage-femme parce que même si les professionnels de la santé encouragent les entraînements modérés, dans certains cas, il est préférable de ne pas forcer son corps pendant la grossesse. Autrement, mon plus grand conseil pour ces femmes serait de choisir une activité qu’elles sont capables de faire. Il vaut mieux s’entraîner cinq minutes par jour, mais profiter de ce moment pour faire le plein de bien être, que d’en faire trop et de s’épuiser. C’est vrai pour les femmes qui ne s’entraînent pas, mais c’est aussi vrai pour celles qui s’entraînaient avant la grossesse: notre corps réagit différemment lorsqu’on attend un enfant!


Et toi qui t’entraînes sur une base quotidienne ou presque, comment adaptes-tu tes entraînements?
Toutes les femmes ne sont pas pareilles et leurs corps non plus. Il y a quand même certains mouvements et exercices qui sont à repenser: comme éviter les sauts, arrêter de chercher à augmenter son rythme cardiaque de manière trop intense et proscrire certains exercices abdominaux comme les redressements assis ou les torsions. Ce qu’on veut, c’est prendre soin de nous tout en prenant soin de notre bébé. Il faut donc être attentive à notre corps et à sa morphologie changeante.


Et après l’accouchement, après combien de temps une femme se sent-elle prête à réintégrer son mode de vie actif?
On a tendance à penser que le post-partum se limite au quatrième trimestre, soit les douze semaines après l’accouchement, mais en réalité, on le ressent pendant vraiment plus longtemps que cela. Pour ma part, je pense que cela m’a pris environ 12 mois pour revenir à mon état physiologique et hormonal de base. Et encore! Il faut comprendre qu’il faut s’adapter à notre nouveau corps et surtout, à notre nouveau mode de vie, soit celui de maman. Nos attentes doivent être ajustées. Évidemment, la meilleure personne pour nous dire si notre corps est prêt à recommencer l’entraînement est notre médecin.


Tu fais souvent référence à la notion d’équilibre. Quelle est ta définition d’une vie équilibrée?
Je pense que l’équilibre parfait n’existe peut-être pas, mais la poursuite vers celui-ci, elle, est toujours présente. On définit notre propre vision de l’équilibre en fonction de la saison dans laquelle on se trouve: il n’est donc pas un absolu, mais plutôt une quête. Pour s’aider dans notre recherche, je pense qu’on doit se demander ce qui nous rend heureuses et tout faire pour organiser le reste de nos vies en fonction de notre réponse.



Si Joanna et Anne-Marie s’intéressent au bien-être que le mouvement procure aux femmes, elles sont toutes deux d’accord que ce n’est pas la seule façon de prendre soin de nous. Apprenez-en plus sur les différentes façons de contribuer à votre bien-être global en lisant nos articles traitant des 4 autres piliers du bien-être, soit la nutrition, l’esprit, la maison et la beauté.

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